- piétaille
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♢ Fig. Les petits, les subalternes. C'est assez bon pour la piétaille.piétaillen. f. Péjor. Ensemble des gens de petite condition, de fonction subalterne.⇒PIÉTAILLE, subst. fém.Fam., péj. ou iron.A. —Infanterie, ensemble des troupes à pied. Nous sommes une armée où tout le monde a le même coeur, mais où l'un est la cavalerie, l'autre le génie, l'autre l'artillerie, l'autre enfin l'infanterie. Et encore c'est vous et moi ensemble l'infanterie. Nous sommes la piétaille (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p.807).— Empl. archaïsant. Le pape Jean veut me faire étrécir mon armée à quatre mille chevaliers et quinze mille hommes de piétaille (DRUON, Louve Fr., 1959, p.91).B. —P. anal.1. Groupe de piétons. Le village approchait. Les équipages devenaient plus nombreux. La piétaille naviguait en deux files de chaque côté de la route (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.530).2. Ensemble des personnes de condition modeste, des subalternes. Le document papyrologique est naïf (...). Il n'a pas la noblesse officielle du décret épigraphique, mais il est beaucoup plus sincère, parce que sa rédaction fut spontanée. Il est au niveau de la vie de tous les jours, sur le plan des individus, pour ne pas dire de la piétaille (L'Hist. et ses méth., 1961, p.507). Il est évident que chaque peuple ne peut également porter dans l'histoire la responsabilité de ce devenir: il y a des peuples élus, et une piétaille que le philosophe peut tenir pour négligeable (Traité sociol., 1968, p.388).Prononc.:[
], [-a-]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 «gens de pied» (Couronnement de Louis, éd. Y. Lepage, 423); 2. ca 1245 «populace, menu peuple» (PHILIPPE MOUSKET, Chroniques, 24693 ds T.-L.). Du lat. pop. peditalia «infanterie», issu par changement de suff. de peditatus «infanterie», de peditare «aller à pied»; -ie du rad. est dû à l'infl. de pied. Fréq. abs. littér.:10.
piétaille [pjetɑj] n. f.ÉTYM. V. 1131; du lat. pop. peditalia, de pedes, peditis « piéton; fantassin », de pes, pedis « pied ». → Pied.❖1 Vx. || La piétaille : l'infanterie, les fantassins (c'est-à-dire ceux qui n'étaient pas « chevaliers », nobles). ⇒ Piéton, 1.♦ Avec un retour au sens premier constituant un effet stylistique :0 Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille.Nous n'avançons jamais que d'un pas à la fois.Mais vingt siècles de peuple et vingt siècles de rois (…)(…) Ont appris ce que c'est que d'être familiers,Et comme on peut marcher, les pieds dans ses souliers,Vers un dernier carré le soir d'une bataille.Ch. Péguy, Poésies, Tapisserie de Notre-Dame, « Présentation de la Beauce… ».3 Par plais. Fam. Les piétons (opposés aux automobilistes).
Encyclopédie Universelle. 2012.